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CRÉDIT PHOTO : CTV News
Alors que l'itinérance continue de croître dans les communautés suburbaines, Dorval a ouvert pour la première fois un refuge chauffé. Il est situé près du terminus de Dorval, où des personnes étaient souvent retrouvées en train de dormir à l'intérieur.
« Dorval a changé au cours des dernières années. Depuis la pandémie, nous voyons de plus en plus de personnes dans la rue », a déclaré Tania Charron, directrice générale d'Action Jeunesse de l'Ouest-de-l'Île (AJOI), un organisme de travailleurs de rue desservant l'Ouest-de-l'Île qui s'associe à la ville pour gérer le refuge.
« Nous pourrons accueillir 10 personnes à la fois, de 16 h à 8 h », a-t-elle précisé. « Nous offrirons des boissons et des collations. »
Le refuge chauffé est installé dans une remorque. Il n’y a pas de lits, mais des chaises, des toilettes et deux travailleurs [psycho]sociaux présents chaque nuit.
Le maire Marc Doret affirme que l'itinérance est un phénomène récent dans sa communauté.
« Avec le prix des loyers aujourd’hui, certaines personnes sont à un accident ou un incident majeur de se retrouver sans-abri. C'est à quel point la situation est critique », a-t-il déclaré.
Dorval estime qu'environ 15 personnes vivent actuellement dans la rue dans la ville.
Certaines communautés suburbaines de la région de Montréal ont vu apparaître des campements, et l’arrondissement de Saint-Laurent a récemment ouvert un refuge chauffé.
« Quand je parle à mes collègues maires à travers le pays, ils font face au même problème », a-t-il ajouté. « Cela touche le nord du pays, les Prairies, les grandes villes comme les petites. »
Charron souligne qu’il n’y a tout simplement pas assez de places disponibles dans les refuges de la grande région de Montréal.
« L'itinérance dans l'Ouest-de-l'Île est bien réelle », a-t-elle affirmé. « Par exemple, au refuge Ricochet, nous refusons des centaines de personnes à la porte chaque semaine. »
Bien que ce soit une mesure temporaire, en place jusqu'à la fin du mois de mars, Doret espère qu’elle sauvera des vies en empêchant les gens de geler à l’extérieur, tout en donnant aux travailleurs sociaux l’occasion de les orienter vers des ressources.
« L’important, c’est d’essayer d’aider les gens à réintégrer le système. Quand quelqu’un tombe dans cet abîme, que lui reste-t-il ? Il n’a plus aucun soutien », a-t-il conclu.